L’association Le Refuge est en danger
L’association recueille des jeunes bannis de leurs familles. Sept ans à se démener… Pour porter à bout de bras des jeunes battus, humiliés et rejetés par leur famille car ils osent aimer quelqu’un qui n’est pas conforme aux idées toutes faites de leurs parents. Le Refuge, cette association montpelliéraine montrée en exemple au niveau national, vantée par la secrétaire d’État Fadéla Amara, épaulée par Martin Hirsch, encouragée par Corine Lepage, félicitée par Carla Sarkozy en personne, prise pour sujet dans le livre coup de gueule du photographe des stars Jean-Marie Périer… Ce Refuge-là peine encore et toujours à se faire aider par les collectivités locales. Alors que « la région Ile de France vient de débloquer 23 000 € et la préfecture de Paris 20 000 € » pour que le Refuge puisse ouvrir un premier centre d’hébergement à Paris (sept places) ; et « la région Paca a voté 10 000 € pour subventionner une antenne locale ».Ces deux aides concrètes rendent d’autant plus incompréhensible l’avis de non recevoir local. En effet, « la Région Languedoc-Roussillon ne veut pas nous épauler sous prétexte que ce ne sont pas que des jeunes d’ici que nous aidons. | ![]() |
Quant à l’État, il botte en touche puisque le Refuge est une association locale et la Ville, elle, ne veut pas plus s’engager là où l’État se désengage ! » Ajoutez à cet imbroglio le refus surprise du ministère de la Santé de mettre à la disposition du Refuge son président, Nicolas Noguier, alors que la demande est soutenue par l’Agence régionale de santé, qui l’emploie. « On est au bout du rouleau », soupire Frédéric Gal, le directeur. « Le mois dernier, avec Véro, une bénévole, et Frédéric, nous avons chacun bossé 76 heures par semaine au Refuge. Les jeunes qui sont hébergés sont en rupture, en souffrance. Bouleversés, suicidaires souvent. Il faut tout leur apprendre, même à récurer leur chiotte et à ranger la cuisine. Ils nous appellent à n’importe quelle heure et on ne peut pas les laisser tomber. Alors, à dormir 2 heures par nuit, et assurer en plus mon travail ! ? Je n’y arrive plus ! J’ai voulu démissionner mais mes collègues me soutiennent, pour le moment », lance Nicolas Noguier.Épuisées mais pas vaincues, les chevilles ouvrières du Refuge veulent croire encore à la solidarité. Et pour être prophètes aussi dans leur pays, ils sont prêts à mener des actions chocs… Reconnu d’intérêt général, le Refuge est aussi d’utilité publique. Que ce soit dans la prévention au suicide des jeunes comme à la santé… Et « ça tombe bien, Roseline Bachelot est à la préfecture » aujourd’hui. source midi libre |